Ramulariose

La ramulariose est causée par le champignon ascomycète Ramulario collo-cygni.

Généralités

La ramulariose est devenue de plus en plus dommageable en escourgeon au cours des dernières années, et surtout en Europe du nord.  Les variétés les plus sensibles peuvent perdre jusqu’à 1T/ha de rendement du fait de cette maladie.  La ramulariose a pour particularité d’apparaître tard dans la saison.  De récentes études, utilisant des méthodes de détection basées sur des PCR, ont démontré que la maladie se développe en réalité de manière endophyte (systémique et asymptomatique) au sein des plantes durant leur période végétative.  L’apparition des symptômes et la sporulation de Ramularia collo-cygni sont ensuite déclenchées par croissance reproductive (floraison) des plantes hôtes.  Le rôle des conditions environnementales dans l’apparition des symptômes est encore mal connu.  Les grains sont la principale source de propagation de cette maladie.  Elle va se développer au sein des plantules sans produire de symptômes.  Lorsque les feuilles infectées meurent, un changement physiologique du champignon peut induire la production de symptômes et de sporulation constituant ainsi une seconde source d’inoculum.  Enfin les graminées sauvages et les repousses sont également source d’infection.

Symptômes

Les symptômes de la maladie sont de petits spots rectangulaires dont les côtés les plus longs suivent les nervures des feuilles.  Les côtés les plus courts sont plus irréguliers.  Ses tâches nécrotiques sont de couleur brun foncé.  Le tout est entouré d’un halo jaune bien marqué.  Les symptômes peuvent être vus sur les deux faces de la feuille infectée.

A ne pas confondre avec :

  • Les symptômes physiologiques dus à un stress lumineux : ces derniers se présentent comme de petits spots brun très foncé et parfois entourés d’un halo jaune. Ils sont cependant uniquement limités à la surface de la feuille exposée à la lumière et ne se retrouvent pas sur l’autre face.
  • Les taches léopard : certaines variétés peuvent produire des taches brunes plus ou moins grandes, présentant parfois un léger halo jaune, mais beaucoup moins prononcé que la ramulariose.
  • Les brûlures polliniques : lors de la floraison durant une période humide, le pollen peut coller aux feuilles d’orge et favoriser la croissance de champignons saprophytes, de bactéries et de levures induisant de petits points bruns sur la surface de la feuille. Ils sont plus petits que les spots de ramulariose (taille d’un trou d’aiguille).
  • Les taches en réaction à l’oïdium : la plupart des variétés d’orge actuelles résistent bien à l’oïdium. Certaines cependant génèrent des taches en se défendant contre la maladie (oxydative burst).  Ce sont des spots bruns au sein desquels un mycélium blanc (début d’infection de l’oïdium) est visible.

 


Symptômes de ramulariose sur l'avant dernière feuille (F2). Photos prises le 16/06/2016. Source: CRA-W


Symptômes très avancés de ramulariose. L'infection est telle que tous les symptômes se sont fondus en une seule et grande nécrose. Photo prise le 16/06/2016. Source: CRA-W

Période de développement :

Comme expliqué dans le point « Généralités », la ramulariose ne se déclare réellement que lorsque la plante a enclenché sa croissance reproductive.  C’est donc à la fin de l’épiaison qu’une épidémie de ramulariose peut démarrer.  Les symptômes apparaissent très rapidement et l’état de la culture peut changer du tout au tout en une semaine si la protection fongicide n’a pas été suffisante.

Situations à risque :

La ramulariose est une maladie répandue mais assez mal connue.  L’utilisation de variétés résistantes et de semences saines sont les meilleures options pour lutter préventivement contre la ramulariose.