Fumures de l’escourgeon

Choisir sa modalité d’application

Deux modalités de fractionnement de la fumure azotée sont envisageables, selon les situations et le choix de la semence (Lignée ou Hybride) :

Apport en 3 fractions : Tallage, Redressement et Dernière feuille

Apport en 2 fractions : Redressement et Dernière feuille

 

La fraction tallage

La fumure de référence est valable dans la majorité des situations culturales. Le meilleur moment pour effectuer l’apport post-hivernal de tallage doit coïncider avec la reprise de la végétation. Intervenir plus tôt ne s’est jamais concrétisé par un bénéfice à la culture, au contraire une telle pratique présente des risques pour l’environnement et pour la culture.

D’une manière générale, le conseil est de ne pas renforcer la fraction de tallage de la fumure azotée, qui reste de 25kgN/ha dans la fumure de référence pour les hybrides et de 55 kgN/ha pour les lignées. Une dose d’azote trop importante (par exemple, au-delà de 50kgN/ha sur les variétés hybrides) risquerait de provoquer un développement de talles surnuméraires, non productives et génératrices de difficultés de conduite de la culture (densité de végétation trop forte, verse, maladies, …).

Toutefois, une majoration de la dose préconisée au tallage peut se concevoir dans des situations particulières, lorsque l’emblavure apparait claire ou peu développée à la sortie de l’hiver, comme dans les exemples suivants :

  • Cas de certains semis tardifs ;
  • Suite à l’arrêt précoce de la végétation à l’arrière-saison ;
  • Suite à un déchaussement de plante.

Dans certaines situations, une impasse de la fraction de tallage est possible pour les variétés hybrides :

  • Dans les parcelles à bonne minéralisation (en région limoneuse et sablo-limoneuse) ;
  • Dans des cultures très denses en sortie d’hiver ;
  • Dans les parcelles ou la culture est plus précoces et proche du redressement à la sortie de l’hiver ;
  • Lorsque les conditions climatiques sont particulièrement favorables.

Dans ces situations, pour les variétés lignées, une diminution de la fraction de tallage est possible, en suivant les correctifs de la méthode du Livre Blanc Céréales.

Si l’impasse de la fraction de tallage est nécessaire ou justifiée pour les variétés hybrides, il reste important de respecter certaines consignes quant au moment de l’application au stade redressement. Faire l’impasse de toute fumure avant le stade 1er nœud est souvent très pénalisant. De ce fait, il conviendra donc d’anticiper et d’appliquer la fraction unique « tallage + redressement » quelques jours avant le stade « épis à 1 cm ».

A l’opposé, il convient de ne pas faire l’impasse  (variétés hybrides) ou de ne pas diminuer à outrance (variétés lignées) la fumure de tallage dans les situations suivantes :

  • Parcelles peu fertiles ou trop froides, même en Hesbaye ;
  • Parcelles dont les sols resteraient gorgés en eau au mois de mars (à l’image de 2012).

 

La fraction redressement

A partir du redressement, les besoins de l’escourgeon deviennent importants.  Les disponibilités à ce stade doivent être suffisantes pour couvrir les besoins afin d’éviter toute faim azotée mais, comme pour le tallage, il est inutile, quelles que soient les situations, d’appliquer des fumures excessives au risque d’entraîner ultérieurement des problèmes de verse, maladies, …

Pour ces raisons, la somme des fractions tallage et redressement devrait être limitée à 120 kg N/ha.

 

La fraction dernière feuille

Cette dernière fraction est destinée à assurer le remplissage maximum des grains en maintenant une activité photosynthétique la plus longue possible et vise à assurer un transfert parfait des matières de réserve vers le grain.

Pour autant que la fumure appliquée précédemment ait été correctement ajustée, la dose de référence à épandre à cette période est fixée à 75 kg N/ha pour les hybrides et 50 kg N/ha pour les lignées.