Rhynchosporiose

L’agent pathogène responsable de la rhynchosporiose est un champignon ascomycète hémibiotrophe : Rhynchosporium secalis.

Généralités

La rhynchosporiose est retrouvée à travers le monde et plus particulièrement dans les zones de climat tempéré. Elle est capable de causer des pertes de rendement allant jusqu’à 40 % mais aussi une diminution de la qualité des grains. Ce pathogène a la particularité de se développer sous la cuticule des feuille de son hôte et d’y effectuer un cycle de développement avant l’apparition des premiers symptômes. Tout comme l’helminthosporiose, la majorité de l’inoculum primaire de la rhynchosporiose provient des débris de culture infectés laissés sur le champ. En moindre mesure, il peut provenir des semences infectées. La propagation se fait principalement de proche en proche via les « splash » causés par les gouttes de pluie. Une partie de l’inoculum peut cependant être transportée par le vent sur de plus longues distances sous forme de fines gouttelettes. Rhynchosporium secalis aime les températures fraîches (optimum entre 8 et 10°C) et la présence d’eau libre sur les feuilles pour son développement. En conditions optimales, sa durée de latence est de 31 jours.

Symptômes

Les symptômes foliaires sont irréguliers, desséchés au centre (blanchâtre) et entourés d’une marge brune très marquée et bien délimitée. C’est parfois la base du limbe qui est touchée. Dans ce cas, un dessèchement bordé d’un liseré brun est observé au niveau des oreillettes et de la ligule. La rhynchosporiose contamine d’abord la base des plantes et remonte ensuite les étages foliaires à la faveur des pluies. Il est donc important d’écarter le feuillage pour vérifier sa présence dans une parcelle.


Symptômes de Rhynchosporiose sur les derniers étages foliaires. Photo prise le 25/05/2016. Source : CRA-W.


Symptômes de Rhynchosporiose. Photo prise le 25/05/2016. Source : CRA-W.

Période de développement

Si les conditions automnales s’y prêtent, la maladie pourra déjà s’implanter sur les nouvelles plantules d’escourgeon fraîchement émergées. Ses symptômes seront nettement visibles au début du printemps où elle continuera son développement. C’est à ce moment que les risques d’épidémie sont les plus importants. Sa propagation est fortement ralentie à partir de l’épiaison car les températures au-delà des 20°C lui sont défavorables.

Situations à risque

Les semis précoces et les niveaux d’azote élevés sont propices au développement de la maladie avant l’hiver. Le semis direct ou le travail du sol superficiel qui laisse les résidus de culture sur le sol (paille infectée) sont également des éléments qui favorisent l’infection de la maladie. Enfin il est important d’utiliser des semences désinfectées et une variété résistante.